Le but de la véritable métaphysique est de provoquer une renaissance ou un changement psychologique radical chez l’individu. Un tel changement ne peut avoir lieu que s’il découvre d’abord le moi qu’il veut changer. Cette découverte ne peut se faire que par une observation non critique de ses réactions à la vie. La somme totale de ces réactions définit l’état de conscience de l’individu, et c’est son état de conscience qui attire les situations et les circonstances de sa vie.
L’homme, dans son aveuglement, est assez satisfait de lui-même, mais paradoxalement, n’aime pas du tout les circonstances et les situations de sa vie. Il se sent ainsi, sans savoir que la cause de son mécontentement ne réside pas dans la condition ni dans la personne qui lui déplaît, mais dans ce même moi qu’il aime tant. Ignorant qu’« il s’entoure de la véritable image de lui-même » et que « ce qu’il est, il est le seul à le voir », il est choqué lorsqu’il découvre que c’est sa propre duplicité qui l’a toujours rendu méfiant à l’égard des autres.
L’auto-observation révélerait ce dupe en chacun de nous ; et celui-ci doit être accepté avant qu’il puisse y avoir une quelconque transformation de nous-mêmes. En ce moment, essayez de remarquer votre état intérieur. À quelles pensées consentez-vous ? A quels sentiments vous identifiez-vous ? Il faut toujours faire attention à l’endroit où l’on se trouve à l’intérieur de soi.
La plupart d’entre nous pensent que nous sommes bons et aimants, généreux et tolérants, indulgents et nobles ; mais une observation non critique de nos réactions à la vie révélera un moi qui n’est pas du tout bon et aimant, généreux et tolérant, indulgent et noble. Et c’est ce moi que nous devons d’abord accepter, puis entreprendre de changer.
La renaissance dépend d’un travail intérieur sur soi. Personne ne peut renaître sans changer ce moi. Chaque fois qu’un ensemble de réactions entièrement nouvelles entre dans la vie d’une personne, un changement de conscience a eu lieu, une renaissance spirituelle s’est produite.
La raison en est que chacun vit dans un état de conscience défini, que nous avons déjà décrit comme la somme totale de ses réactions à la vie. Par conséquent, en définissant un objectif, vous définissez un état de conscience qui, comme tous les états de conscience, doit avoir ses réactions face à la vie. Par exemple : si une rumeur ou une remarque anodine peut provoquer une réaction anxieuse chez une personne et aucune réaction chez une autre, c’est la preuve que ces deux personnes vivent dans deux états de conscience différents.
Si vous définissez votre objectif en tant qu’individu noble, généreux, sûr, aimable – sachant que tout est état de conscience – vous pouvez facilement savoir si vous êtes fidèle à votre objectif dans la vie en observant vos réactions à ses événements quotidiens. Si vous êtes fidèle à votre idéal, vos réactions seront conformes à votre but, car vous serez identifié à celui-ci et, par conséquent, vous penserez à partir de votre but. Si vos réactions ne sont pas en harmonie avec votre idéal, c’est un signe certain que vous en êtes séparé et que vous ne faites que penser à lui. Supposez que vous êtes l’être aimant que vous voulez être, et observez vos réactions tout au long de la journée par rapport à cette hypothèse, car vos réactions vous indiqueront l’état dans lequel vous opérez.
Le but de la pratique du détachement est de nous séparer de nos réactions actuelles à la vie et de nous attacher à notre objectif dans l’existence. Cette séparation intérieure doit être développée par la pratique. Au début, il semble que nous n’ayons pas le pouvoir de nous séparer des états intérieurs indésirables, simplement parce que nous avons toujours considéré chaque humeur, chaque réaction comme naturelle et que nous nous sommes identifiés à elles.
Lorsque nous n’avons pas conscience que nos réactions ne sont que des états de conscience dont il est possible de se séparer, nous tournons en rond dans le même cercle de problèmes, ne les voyant pas comme des états intérieurs mais comme des situations extérieures. Nous pratiquons le détachement, ou la séparation intérieure, afin d’échapper au cercle de nos réactions habituelles aux éléments et situations rencontrés dans notre vie. C’est pourquoi nous devons formuler un objectif et nous observer constamment par rapport à celui-ci.
Cet enseignement commence par l’observation de soi. Ensuite, il pose la question suivante : « Que voulez-vous ? » Enfin, il enseigne le détachement de tous les états négatifs et l’attachement à votre objectif. Ce dernier état – l’attachement à votre but, est accompli en assumant fréquemment le sentiment de la réalisation de votre souhait.
Nous devons nous entraîner à nous séparer de nos humeurs et pensées négatives au milieu de tous les troubles et désastres de la vie quotidienne. Personne ne peut être différent de ce qu’il est aujourd’hui s’il ne commence pas à se détacher de ses réactions actuelles et à s’identifier à son objectif. Le détachement des états négatifs et la présomption* du souhait accompli doivent être pratiqués au milieu de toutes les bénédictions et de toutes les malédictions de la vie.
La voie de la véritable métaphysique se trouve au milieu de tout ce qui se passe dans la vie. Nous devons constamment pratiquer l’observation de soi, penser à partir de notre objectif et nous détacher des humeurs et pensées négatives si nous voulons être des praticiens de la vérité plutôt que de simples observateurs passifs.
Pratiquez ces trois principes fondamentaux et vous vous hisserez à des niveaux de conscience de plus en plus hauts. N’oubliez jamais que c’est votre état de conscience qui attire votre vie.
Commencez à vous élever !
Neville
*accepter consciemment que c’est fait, que le désir est réalisé.
Traduit et adapté par F.D.S à partir du texte: Fundamentals From INTA Bulletin, « New Thought » – 1953